En ce bel après-midi de printemps, alors que nous étions en train de faire du sport collectif sur le stade juste à côté de la caserne, 3 bips commencent à sonner dont le mien. C’est un départ pour l’ambulance, le Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV).

Peu de temps après l’équipage est au complet, le chef d’agrès lance le départ et nous voilà sortis de la caserne toute sirène hurlante. L’intervention se situe dans une autre commune, loin de notre secteur. D’autres moyens de secours ont déjà été engagés sur cette intervention, nous y allons en renfort sur ce secteur.

Il s’agit d’un accident de la route. La collision frontale a été très violente. Plusieurs victimes dans un état grave ont déjà été évacuées vers les hôpitaux par des VSAV venus de casernes plus proches. L‘hélicoptère de la sécurité civile a également été envoyé pour évacuer la victime la plus grave, nous informe le chef d’agrès d’après la feuille de départ.

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L’hélicoptère de la sécurité dépêché sur place (photo d’illustration)

Notre mission consiste à examiner et prendre en charge la dernière victime sur place, la moins grave. Pourtant, il s’agit d’un des 2 conducteurs à l’origine de la collision frontale peut-être mortelle.

Une scène d’une violence incroyable

A notre arrivée, la route de campagne est barrée dans les 2 sens par la gendarmerie qui nous ouvre la barrière. Deux virages plus loin, nous slalomons entre les débris des 3 véhicules impliqués avant d’apercevoir les 2 carcasses. Les montants ont été cisaillé par les équipes de secours pour permettre la désincarcération des conducteurs et des passagers. J’imagine un instant la scène qui vient de se dérouler il y a peu de temps. Cela me glace le sang.
Je me concentre sur les dépanneurs qui sont en train de placer les crochets pour essayer de les déplacer.

Un médecin des pompiers nous fait signe un peu plus loin de nous arrêter à côté d’une voiture qui a fait un tonneau. Un homme se tient debout à ses côtés. Il s’agit bien du conducteur qui a vu la voiture arriver en face de lui et venir le percuter sur sa voie. Il n’a pas eu le temps de freiner ni de l’éviter et n’a eu d’autres choix que de partir en tonneaux pendant que l’autre voiture continuait sa course dans la voiture qui suivait..

Miraculeusement, la personne n’a rien. Encore sous le choc, il ne se rend pas encore compte de la chance qu’il vient d’avoir. Pas une égratignure. Nous le conduirons quand même à l’hôpital pour rester sous surveillance au vu de la violence du choc et de la gravité extrême des autres victimes qui sont déjà prises en charges aux urgences.

 

 

inter n°3: Le miraculé du jour
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