C’est l’heure, enfin!

Le bip sonne pour la première fois, l’imprimante s’emballe pour libérer la feuille de départ et me voilà emporté par mes 2 autres équipiers du jour. La voix du stationnaire dans le haut parleur confirme que c’est bien notre ambulance qui est demandée au départ.

L’adrénaline monte. Le chef d’agrès de l’ambulance me fait signe de me presser en m’ouvrant la porte côté passager. Le conducteur est déjà au volant, moteur allumé et gyrophares actionnés. Nous voilà partis.

Dès le premier carrefour je me retrouve secoué dans tous les sens: les suspensions du VSAV sont très dures et la conduite plutôt sportive. Mes oreilles souffrent sous l’action de la sirène. Au bout de trois virages j’arrive enfin à accrocher ma ceinture de sécurité, sous les yeux amusés de mes deux coéquipiers.

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Malgré la sirène 2 tons, j’arrive à entendre le chef d’agrès qui nous briffe sur notre intervention: chute à cheval d’un homme d’une quarantaine d’années lors d’une manade. La victime serait tombée sur la tête. Pas plus d’infos.

Au bout de quelques minutes, nous arrivons près d’un chemin de terre, une personne nous fait signe de suivre cette direction. Au fond, un attroupement est formé autour de plusieurs personnes, pas loin de la buvette. Mais pas de victime au sol.
Nous stoppons l’ambulance à quelques mètres d’eux. Le chef d’agrès essaie d’identifier la victime. Elle se tient devant nous, titubante et a priori sans plaie à la tête. Le chef d’agrès nous fait signe d’évaluer son état pendant qu’il disperse la foule et interroge les témoins pour recueillir plus d’informations.

Pendant le bilan, il s’avère que la personne n’est pas trop coopérante et plutôt joyeuse pour quelqu’un qui vient de faire une chute de cheval.
Même si ce dernier ne l’a pas blessé avec ses sabots, l’homme est tombé sur la tête et présente une petite plaie. Il est agacé et souhaite nous voir partir. Le reste du bilan est satisfaisant mais l’état de la victime nous inquiète: son agitation est-elle due uniquement à son passage à la buvette ou est-elle la conséquence d’un traumatisme lié à la chute?

Nous nous réunissons pour évoquer ce bilan. La régulation médicale confirme nos doutes. Après plusieurs dizaines de minutes afin d’essayer de convaincre ce monsieur de nous suivre pour réaliser des examens complémentaires, nous l’informons des risques graves encourus. Sans succès.
Malgré cela, ni lui ou ses amis ne daignent nous écouter. Nous quittons les lieux pour rentrer à la caserne.

 

inter n°1: L’alcool à cheval
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